David Noir - SCRAP - Le Générateur - mai 2014 - Photo Karine Lhémon
David Noir - SCRAP - Le Générateur - mai 2014 - Photo Karine Lhémon

David Noir – SCRAP – Le Générateur – mai 2014 – Photo Karine Lhémon

Je vais dans le sens où rien n’a de sens

Dans le sens où « vouloir dire » me semble la chose la plus insignifiante qui soit

Dans le sens où ne se trouve de sens qu’une fois dépassé le désir d’en donner

Nous avons bâti un monde de goûts et de couleurs, d’opinions et de points de vue. Nous en sommes parfois fiers. Personnellement, je ne tiens aucune de nos supposées qualités d’appréciation comme des valeurs réellement profondes. Elles me semblent plutôt être les symptômes de la panique de nos cerveaux soucieux de se trouver des reflets, en proie à l’incapacité de répondre à l’apparente incohérence des images qu’ils ne cessent de tricoter de nuit comme de jour à partir d’un fatras de perceptions accumulées depuis l’enfance.

La machine semble toujours prête à s’emballer et nous nous savons intimement guidés par un pilote aveugle.

Samedi 20 mai , je me trouverai dans l’une des salles du Musée de la Chasse et de la Nature à Paris

avec simplement La peau sur les zoos

de 19h à minuit en compagnie d’Any Tingay, dans le cadre de la Nuit des Musées

Visiteurs et visiteuses d’un soir, de passage et de tous âges, y seront les bienvenu/es pour venir y dénicher les artistes performeuses et performeurs cloisonné/es pour l’occasion dans les recoins de ce joli cabinet de curiosités. Je tenterai pour ma part, de m’adjoindre, ainsi que quelques émanations de ma nature sauvage et autres Définitives Créatures, à son étonnante collection.

L’occasion également ici pour moi, de publier quelques préceptes issus de ma recherche sur SCRAP, performance créée au Générateur en 2014 avec Christophe Imbs et qui président encore aujourd’hui à ma vision de la représentation. Voici donc quelques extraits de mon dossier d’alors, dans la droite ligne desquels je tenterai de m’inscrire avec vous qui viendrez nous rendre une petite visite.

Le spectacle dont je rêve aujourd’hui est un théâtre à la Pollock, où de grandes dégoulinures de sens sont projetées, se superposent et s’entrecroisent dans l’espace, comme autant de gouttes et giclées de peintures sur la toile.

Le sens littéral des oeuvres a, pour moi, fait son temps. Je n’ai plus envie de comprendre ce que je vois ni ce que j’entends lorsque je suis en présence de créations vivantes.

L’abstraction des formes, mais aussi, une manière de « cut-up » des événements scéniques, de classement aléatoire des humeurs de l’interprète, guident mon travail.

Non que je comprenne tout, mais bien souvent, sans pourtant disposer d’aptitudes spéciales, je comprends trop.

Or je ne viens pas là pour ça, mais pour m’enfouir dans un fatras d’espaces mentaux comme dans un inextricable langage dont je ne possède enfin pas complètement les bases.

J’imagine et crois ne pas être le seul et unique spectateur de mon espèce. 

Je pars donc en quête de celles et ceux qui, comme moi, aspirent à ce qu’on ne leur racontent plus d’histoire.

Il y a un système.

Et dans ce système, un mélange de genres et d’espèces.

Les uns comme les autres sont de simples collages.

Les dents de l’un, le chromosome de l’autre ; les fonctions vitales des unes, l’appétit sexuel des autres.

Personne ne sait d’où ça vient, ni quand ça finira.

Ce sont pourtant des questions usuelles.

Elles ont chacune leur sens.

Presque toutes les questions ont un sens, des sens, intégrés à ce système et qui font ce système.

La seule question qui n’en revêt aucun est “qui suis-je ?”

SCRAP est une forme conçue pour se développer empiriquement et aléatoirement par superpositions, fusions, entrelacs et collages au travers du flux de ma production.

La forme de ces projets sollicite ouvertement des spectateurs, s’ils le souhaitent, qu’ils tissent librement en images et sonorités un tapis de variations toutes personnelles, suivant leurs désirs, leurs humeurs et ce qu’ils éprouvent dans l’instant.

S.C.R.A.P. : Système de Création et de Recherche en Autonomie Productive

S.C.R.A.P. : Sans Cesse Recommencer À Produire

S.C.R.A.P. : Système Cérébral Restant À Peaufiner

S.C.R.A.P. : Sérieusement, C’est Raté À Présent

Lien vers la page de SCRAP - époque 1 en 2014, Le féminin dans tous ses états

Site du musée de la chasse et de la nature
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