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“Théâtre (petit) bateau”

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théâtre

MAGAZINE

LES PURITAINS

THEATRE (PETIT) BATEAU

En croyant dénoncer le puritanisme culturel ambiant, la pièce de David Noir sombre dans l’exploration puérile des désirs les plus convenus. Jusqu’à la débandade.
Les Puritains, texte et mise en scène David Noir, Lavoir moderne parisien, Paris, 18e,
jusqu’à la fin juillet.

Cher David Noir,
Il y a quelques semaines vous m’avez envoyé un courrier, ” à la fois personnel et générique” destiné aux” hommes et femmes journalistes ” dont je suis. J’y ai répondu en allant voir, au Lavoir Moderne Parisien, Les Puritains dont vous signez le texte et la mise en scène. Dans votre lettre, vous sembliez souhaiter que” le rapport presse-artistes ne se fasse pas en catimini derrière les tulles de la bienséance mais en direct “. Je prends donc la liberté de m’adresser directement à vous, que j’ai vu pour la première fois, il y a quelques jours sur scène, dans le rôle d’Harvey, ” le gourou psychanalyste qui abuse de son pouvoir mais qui fut lui aussi un enfant”.
Dans votre lettre ouverte aux critiques, vous écrivez, ” venez vous exciter de notre aventure autant qu’elle nous excite “. J’espère que je ne vais pas vous peiner en vous avouant que, malheureusement, je me suis beaucoup moins excité que vous en voyant vos Puritains jouer à touche-pipi, tout en grignotant des chips, sur des vieux tubes de Sylvie Vartan. Ne croyez pas que j’ai été choqué par la sarabande de sexes mous, triturés devant le nez des spectateurs et autres saillies verbales, tout juste dignes de la cour de récréation d’un collège catho de Passy.
Non. Tout simplement, je n’ai pas aimé votre spectacle. Je m’y suis même ennuyé. Pourtant, je suis venu voir votre pièce dans l’espoir de découvrir une écriture nouvelle, d’être remué par des enjeux scéniques inattendus, de partager avec vos personnages une parole crue et résolument contemporaine. Ne m’écriviez-vous pas que face à vos inquiétants Puritains,” l’institution a toujours globalement traîné la patte, mais un public enthousiaste et concerné est là qui grossit” ? C’était, pour le critique curieux que j’estime être, une promesse de plaisir à partager.
Avant d’entrer dans la salle du Lavoir Moderne Parisien, j’espérais donc moi aussi grossir les rangs de ce public enthousiaste et concerné. Ce ne fut pas le cas. Avant de venir à votre rencontre, j’avais également lu quelques articles louangeurs à votre sujet. Un” spectacle explosif” (Les Inrockuptibles), un” objet traumatique, brûlot manifeste, un joyau dramatique indéniable” “(L’Événement du jeudi). Libération est même allée jusqu’à parler d’une” pièce de théâtre complètement trash que toute la presse plan-plan a détesté “.
Mais revenons à vos gentils Puritains en costume-cravate et slips Petit Bateau. J’ai recherché en vaine matière à controverse dans votre puérile entreprise de pseudo-déstabilisation théâtrale. J’ai eu beau me gratter le crâne pour entrevoir la moindre possibilité de mini bataille d’Hernani version post-moderne, je n’y arrive pas. Où est le scandale, la” subversion réelle, tangible “,” la soif de liberté” que vous revendiquez dans votre” lettre fermée” adressée” aux institutions culturelles françaises” ? Qu’y – a -t-il de si dramatiquement révolutionnaire dans l’exhibition scénique de fantasmes homo ou hétéro qui font régulièrement le bonheur des adeptes beaufs des après-minuit de Canal + et des backrooms de province? Quel message subliminal, à caractère freudien, espérez-vous faire passer, en enfilant les poncifs érotico-bourgeois (papa-maman le-chien-et-moi !) qui alimentent toute la littérature bien baisante des années le-sida-il-ne-passera-pas-par-moi ?En voyant votre spectacle, je me rends compte que les fantasmes de la petite culotte sale, du touche-pipi avec des pincettes et du fais-moi-mal-mais-pas-trop ont encore de beaux jours devant eux. Cher David. Permettez que j’appelle par son prénom un jeune homme dont je connais l’anatomie malmenée, sur scène, par ses petites camarades du catéchisme. Cher David donc, je vous imagine assez intelligent pour ne pas croire qu’il suffit de parler de «poils de pubis», de montrer des guirlandes de testicules ou de mimer une partouze sur scène pour épater le bourgeois ou les adeptes libidineux des clubs échangistes de la campagne française chère à Renaud Camus. L’exhibition obscène et provocatrice n’a de sens au théâtre que si elle va au-delà des clichés esthétiques et commerciaux de la société du spectacle qu’elle entend déflorer. Un viol n’est pas un exercice de style. Au théâtre, il doit être une déflagration pour qu’il ne sombre pas dans le racolage douteux. Ne faites pas semblant de croire qu’on peut traiter sur des sujets jugés, selon vous” épineux par les instances théâtrales” telle l’anatomie du désir et ses multiples refoulements, en ressortant pour la énième fois le catalogue de la Redoute comme Bible de l’apprentissage des gestes de l’auto-érotisme adolescent et autres histoires de mères castratrices et d’enfants qui refusent la dictature phallique des pères.
Vous le savez bien, David. Genet, Pasolini, Koltès, Rez a Abdou et tant d’autres dynamiteurs du théâtre mondial sont allés beaucoup plus loin dans l’exploration subversive des forces obscures du désir et des traumatismes du corps qui jouit ou souffre. La différence avec votre œuvre pré pubère, c’est que leur théâtre avait la trique. La vraie. Pas celle qui se met en scène complaisamment, en adoptant les tics du langage télévisuel (façon Psy Show érotomane !) et les dialogues dopés au Viagra des mal baisés qui peuplent votre théâtre.
Rien de grave au demeurant. Vous n’êtes pas, cher David, le seul créateur à confondre la scène avec le divan de son psychanalyste et le théâtre avec le tout-à-l’égout. Vos Puritains sont de naïfs enfants qui pataugent dans le bac à sable de leur identité sexuelle un jour de pluie et s’imaginent que c’est le déluge. Vous dites que vous avez” l’enfance tenace “. C’est sans doute une qualité. C’est aussi parfois un défaut quand on reste, à 37 ans, au stade du caca-boudin et des slips Petit Bateau dont vos Puritains font au demeurant une publicité très convaincante. L’avenir du théâtre est peut-être, à vous croire, dans la lingerie enfantine 100 % coton.

ACHMY HALLEY (www.theatremag.com>20/06/00)

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Je reproduis ci-dessous la réponse que j’avais retournée à l’époque à M. Achmy Halley, notamment pour sa valeur historique. ?

Il est amusant de constater combien la boule de cristal de ce visionnaire s’est révélée bien embuée en matière d’ “avenir du théâtre”, quand on constate combien le nu et ses “guirlandes de testicules” qui semblaient tant le rebuter alors, ont fait florès 15 ans plus tard, sur les plateaux les plus en vue; sans parler de l’immense scène dédiée à la pornographie, que bon nombre avaient soif de consommer librement, et que s’est révélé être Internet …

De David Noir / Les puritains à Achmy Halley / Théâtre Magazine

Chère petite comète, (on a du souvent te la faire)

Il fait beau, le soleil brille, les enfants vont bien; ça va mercredi, ça va jeudi, ça va vendredi !

C’est moi, David Noir.

Ton adorable article pincé, mon petit critique malmené, ne me semble pas très adroit. J’en suis bien triste. Merci quand même pour tes deux pages mais tu aurais mieux fait de nous ignorer pour ne pas trahir ton trouble; c’eut été plus habile. Moi, tu vois, tu me troubles; je suis heureux de le reconnaître, sans ça je ne t’écrirais pas. Nous avons donc sûrement des accointances cachées, mais je n’irai pas voir lesquelles. Je ne vais néanmoins pas vraiment te répondre, ma petite boule de feu, car ton écriture sent trop le bon élève à son petit magazizine. Tu es quand même un gentil pitre de la plume et tu auras un bon point de ta rédaction. Comme je te le dis, mon chéri douillet, je ne vais pas reprendre tes arguments attendus. Non, je ne vais t’apprendre ni à lire, ni à écrire, ni à entendre, ni à voir. Adresse-toi à tes sensations intimes pour ça. Ma réponse aux petits canailloux délicats de ton espèce est déjà contenue en amont dans mon spectacle, et c’est bien pour ça que tu plonges avidement dans ta logorrhée véhémente. Je veux juste te signifier au passage, que je ne suis pas ton cher David, ni quoi que ce soit pour toi et que si l’envie te prend de t’adresser à moi sur ce ton une nouvelle fois, nous viendrons tous te voir à ton petit journal pour te faire tout plein de gros bisous. Tu sais, comme tout artiste égocentrique, je n’aime pas que l’on me fasse des critiques trop négatives parce que ça me fait tout triste après. C’est gentil par contre de me supposer intelligent, mais je le sais déjà et ça ne m’empêche pas de penser que tu ne l’es pas trop trop, toi. Moi, je n’aime pas te dire des méchancetés, alors j’arrête. Mais quand même, je trouve dommage que la beauté honteuse du touche-pipi qui a certainement fait aussi vaciller la candeur de ton enfance, t’échappe à ce point. C’est peut-être normal; nombre d’entre nous opte pour l’aveuglement à cette période difficile de la vie – trop peur sans doute. Je pense effectivement que tu banderas mieux en terrain reconnu, chez Genet, Koltès ou Pasolini, dont tu me sembles être un authentique découvreur. Un dernier mot encore, ma petite fouine; j’aimerais bien que ce courrier que je t’adresse soit publié sur ton petit site internet, face à ton gros pétard fumant qui doit encore faire des gros Boum Boum dans ta petite tête ; et ce, sans y changer un mot, merci.

Encore un mot (je suis impardonnable); c’est bien rigolo de constater que tu prends bien soin d’ignorer la forme de mon travail, un peu trop élaborée pour que tu la discernes c’est vrai (je suis impardonnable), mais que tu t’attelles férocement au fond ou ce qui te sembles l’être ; et qu’effectivement tout un chacun connait par coeur: le cul, le désir, la douleur, etc… Masturbe donc toi bien dans tes grands auteurs, et tente un enfilage rectal de La Recherche du Temps Perdu, tu m’en diras des nouvelles. Abstiens-toi, si tu veux mon avis, de traiter les membres du groupe de “petites copines”; l’homophobie a mauvaise presse ces derniers temps. Merci au passage pour Sonia dont je n’aperçois pas la chatte dans ta « guirlande de testicules ». La malheureuse t’a manifestement moins accroché. Je ne sais si elle s’en remettra. Tu es donc un vrai, un dur, un pur Puritain comme on les aime; de ceux qui revendiquent le « Toujours plus puissant », l’Original, le Génie, la Trique, la Vie à pleins poumons, et la Queue monumentale. Bref. un amoureux du fantasme sous toutes ses formes, malheureux du banal de la vraie vie, honteux de sa petite tache d’urine au fond de sa culotte, pour qui l’Art a nécessité de rendre l’humain « plus grand » qu’il n’est.

Malheureusement, tu ne vois rien, que ce qu’on t’a appris à voir; tu ne connais que la façade de ce joli théâtre qui t’attire et tu passes a côté de ton intimité fangeuse et délicate que tu méprises. Va donc grand homme ! Va bander comme tu rêves, petit coeur. Le théâtre que j’aime est bien le magnifique tout-à-l’égout que tu décris et les petits canards tout blancs dont tu es, sont bien en peine de tremper leurs plumes dans ses eaux saumâtres. Salut donc, brillante absence, bon vent, et fais toi une jolie queue en pensant à moi ; ça fera peut-être scintiller celle de ta courte comète.

DN.

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“David Noir lave plus blanc”

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LE FIGARO étudiant

MARDI 23 MAI 2000 (N° 17 349)

LE LAVOIR MODERNE Les Puritains

David Noir lave plus blanc

Il existe à Paris un lieu où cette vieille chose qu’on appelle le théâtre est encore capable de vie, de péril, de sueur et de violence, d’indélicatesse magnifique. Je ne connais pas David Noir. Ni son âge ni son passé, mais s’il vous vient la folie de faire un détour par le Lavoir Moderne, vous rencontrerez cet enfant terrible et sa drôle de troupe, Combien sont-ils, au total, à nous faire face dans leur costard impeccable? On ne sait plus. On a perdu le dossier de presse dans le vertige de l’aventure. On se souvient juste que les fées « c’est austères et rigoureux. Ça vient avant qu’on s’endorme et ça récompense le lendemain, mais jamais ce qu’on veut, Ça ne couche pas, on ne peut pas les manger ni les boire ; on ne peut pas les tuer non plus. Autrement dit, ça ne sert à rien »,
Voilà pour le texte. Et encore avec Noir au micro: les paupières basses et le phrasé d’un Gainsbourg à qui l’on aurait fourni la beauté sombre d’un visage improbable. La compagnie se nomme: La Vie est courte. Raison de plus pour la faire déraper là où l’on n’osait plus l’attendre.

 

Du côté de la révolte perpétuelle, de l’indécence, de la pudeur lorsqu’elle baisse son pantalon, Oui, la chanson de variété est une chanson encore plus triste que les autres ; oui, derrière le blazer existe des corps que l’on remplit dans des caves obscures. Voilà. Les Puritains sont le plus beau coup de pied que l’on pouvait donner au théâtre version Télérama.

Plus qu’une simple pièce, c’est une cuite phénoménale, une grenade dégoupillée, une audace sans limite, un doigt lyrique et fièrement levé contre l’ordre des choses.

Impossible d’oublier ces comédiens, tous époustouflants de cœur et de corps, se jetant la tête la première dans cette œuvre d’adolescence en déséquilibre permanent. Impossible de ne pas vendre son âme au diable pour revoir un jour Sonia Codhant, unique comédienne de cette troupe, et n’importe où fera bien l’affaire.
David Noir est un braqueur génial et ses complices, des princes de l’avoir suivi dans cette sale histoire. Et si vraiment vous voulez tout savoir, sachez qu’il n’y a pas d’amour, ni de fée et encore moins de liberté. Juste des puritains que nous sommes, encastrés sur scène pour un dernier tableau.
L’un d’eux pleure.
Et du chaos va naître la beauté.

Nicolas Rey[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

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“le spectateur se prend lui aussi à penser à sa propre enfance”

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www.regardencoulisse.com

Les puritains

Harvey, psychanalyste, se souvient de l’explication que sa mère lui a donné du terme “puritain” alors qu’il était enfant. « Dans « puritain » il y a priant ou riant. On pourrait aussi y trouver purin, le cirque, la fange, la merde, le bordel, la foire, l’hypocrisie, les conventions, la démagogie, l’argent, les vices, le plaisir, la mort, la politique, la médecine, l’église, bref le monde entier ».

Les puritains, engoncés dans leur carcan de principes et subissant le diktat de la décence, ce sont également Berta, Léa, Jean, Adrien, Betty, Slave, Premier et Deuxième qui viennent confier à Harvey leurs frustrations et déclinent leurs perversions ou leurs crimes. David Noir évoque des thèmes universels de façon originale: l’amour, la mort. Et surtout l’acte sexuel, cette “douce mort qui rampe et qui s’installe” selon les propres termes d’Harvey. Il expose ses multiples variations parmi lesquelles l’inceste, l’homosexualité et la zoophilie.

Dans le cadre de la mise en scène, le plateau est transformé en scène rock. Les comédiens utilisent des micros pour réciter ou chanter leurs textes, les séquences se suivent comme des morceaux musicaux ou bien comme un abécédaire que l’on énonce.
David Noir accorde donc à la musique une place prépondérante.
Il est d’ailleurs le créateur de la comédie musicale intitulée “le ver dans le fruit”. Outre neuf chorégraphies, “Berta”, “moi” interprété telle une parodie de choeur liturgique, le morceau rap “Opéra” chanté par Harvey et la musique sur laquelle s’effectue le sacrifice final ont été créés par David Noir et le pianiste Jérôme Coulomb, qui vient faire une prestation sur scène. L’auteur se plaît également à adapter des airs connus. Ainsi, il réécrit les paroles de “A la claire fontaine” mais aussi celles du “chanteur de jazz” de Michel Jonaz qui devient la chanson “naze” dans laquelle les comédiens dénoncent le pouvoir des critiques culturels.
Le metteur en scène ne craint pas le mélange des genres: ballades irlandaises et chansons scouts côtoient “My heart will go on”, chanson culte du film Titanic, et les morceaux des groupes Little Rabbits et Ween. Harvey aime à se souvenir de Sylvie Vartan comme l’indiquent les paroles du rap qu’il interprète: “Revient devant mes yeux le temps de mes vacances / Frappent les ballons aux cieux des plages de mon enfance / Pousse le transistor pour qu’il joue sa romance / Et me fasse voir Sylvie tombée en panne d’essence”. Nombreuses sont les références à ces chansons au cours de ce spectacle. Outre un extrait de “la Maritza”, sont diffusées “On a toutes besoin d’un homme”, “Par amour, par pitié” et “Qu’est-ce qui fait pleurer les blondes ?” qui permet aux comédiens de conclure leur démonstration.

Écrire est un acte intime tout comme la sexualité. Les âmes se dévoilent tandis que les corps des comédiens se dépouillent progressivement de leurs habits, ce qui est peu fréquent sur les scènes classiques. Il se dégage de cette pièce une grande part d’autobiographie et le spectateur se prend lui aussi à penser à sa propre enfance, à l’âge où il fait l’apprentissage des tabous qui accompagneront toute sa vie s’il ne sait s’en dégager. David Noir nous met donc en face de nous-même. Ceux qui souhaitent éviter la confrontation trouveront certainement cette oeuvre scandaleuse, à la limite de la pornographie. C’est pourtant avec le cœur léger et les airs de Sylvie Vartan en tête que l’on quitte le Lavoir Moderne.

(05/00)

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“La nécessaire nudité”

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LE SOUFFLEUR

Mai / Juin 2000 N°20

La nécessaire nudité

Les Puritains mettent en scène tous les tabous du théâtre, tout ce qu’on ne voit jamais sur une scène. La nudité y est omniprésente et un certain nombre de scènes sont franchement gênante à regarder. Les Puritains est un spectacle difficile à regarder ; on y voit des choses qu’on a souvent vu dans des films, mais qui en live prennent une toute autre dimension.
Le spectacle porte sur l’abus, les abus sexuel subis par un enfant, l’abus de sexe en général… Et pour nous montrer l’abus, le metteur en scène et auteur David Noir abuse du nu, de scènes représentant des coïts, etc.
Une des réactions que l’on peut avoir face à cette pièce est le rejet, et pourtant bien qu’elle soit choquante, Il n’y a pas que cela. Quelque part, on est fasciné. Les acteurs tous très bons sont très bien dirigés et certaines scènes de groupe sont vraiment étonnantes. Oui, on est Impressionné. Ainsi la scène où tous les hommes s’en prennent à Betty, en la touchant puis en riant est vraiment saisissante et angoissante.
Les Puritains est donc un spectacle dont on ne sort pas indemne et c’est précisément cela que recherche David Noir: il a voulu faire une œuvre antithéâtrale, car il trouve que le théâtre produit un résultat ennuyeux et il souhaite au contraire provoquer une excitation. C’est réussi, on ne s’ennuie pas.

Ingrid Hugnet

Les Puritains de David Noir: au Lavoir Moderne Parisien à partir du 21 juin 2000 Les mercredis. Jeudis et vendredis a 2lh00 Réservations au 01 42 52 09 14 Plein tarif: 90F Tarif réduit: 60F LMP, 35 rue Léon 75018 Paris

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“Et j’irai pisser sur vos planches…”

[/vc_column_text][vc_custom_heading text=”par Pierre Notte” google_fonts=”font_family:Josefin%20Slab%3A100%2C100italic%2C300%2C300italic%2Cregular%2Citalic%2C600%2C600italic%2C700%2C700italic|font_style:300%20light%20italic%3A300%3Aitalic”][/vc_column][/vc_row][vc_row bg_type=”bg_color” bg_color_value=”rgba(0,0,0,0.01)”][vc_column][vc_column_text css=”.vc_custom_1439023243591{padding-top: 8px !important;padding-right: 8px !important;padding-bottom: 8px !important;padding-left: 8px !important;background-color: rgba(255,255,255,0.7) !important;*background-color: rgb(255,255,255) !important;}”]

L’ÉVÉNEMENT

du Jeudi

théâtre

figures

David Noir, c’est noir

Jeune auteur, metteur en scène et comédien, David Noir entraîne sa compagnie la vie est courte à travers les dérives des Puritains. Huit hommes et une femme s’immiscent dans toutes les nuances et les travers de la nudité.
Spectacle choc contre préjugés chics dans un théâtre de chair qui ose tout.

Tête [d’affiche]

David Noir, dynamiteur des bienséances théâtrales

Et j’irai pisser sur vos planches…

Les Puritains de David Noir

Dans le confort d’une famille bourgeoise qui vit de ses rentes, il grandit entre Neuilly et Draguignan, sur la ouate d’une « enfance à la Mowglie ». Adolescent, encouragé au darwinisme par un père littéraire et une mère jem’enfoutiste, il entreprend des études de paléontologie, intègre Jussieu, Nanterre, puis Saint-Denis, étudie l’architecture et le cinéma. Se fâche avec Serge Daney, qui méprise le Rocky Horror Picture Show. Fou de Bowie et de Garbo, il a 20 ans quand il monte sa troupe, Le Bestiaire. Il adapte Le Moine de Mathew G. Lewis, met en scène un volet d’Henri VI de Shakespeare et se fait lyncher par Libé quand il exhibe son Ver dans le fruit, sa première comédie musicale. Dessinateur, vidéaste, auteur, metteur en scène et comédien, David Noir, 37 ans, persiste et signe Les Puritains, objet traumatique, brûlot manifeste et joyau dramatique indéniable. Neuf comédiens, prodiges d’un nouvel antithéâtre, y dévastent toutes les bienséances théâtrales. De quoi faire passer le théâtre coup de poing de l’Allemand Albert Ostermaïer pour du flan mou ultraligth. Sous prétexte d’un abécédaire assassin, Noir décline, désinhibe, expose et terrasse toutes nos tendances vaguement refoulées au puritanisme.

P.N.

Pierre Notte
L’ÉVÉNEMENT DU JEUDI

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“Qu’est-ce qui fait tourner le monde ?”

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www.lepoint-etudiant.com

LES PURITAINS

Texte et mise en scène de David Noir, Musique de Jérôme Coulomb. Compagnie « La vie est courte »

Qu’est-ce qui fait tourner le monde ? Sous la férule d’Harvey, le gourou-psychanalyste, sept hommes: Premier, Deuxième, Slave, Adrien, Jean, Léa, Berta, et une femme, Betty, se dévoilent. Au gré d’un abécédaire, ces puritains déclinent leurs frustrations, leur enfance marquée par un amour maternel étouffant ou bien leurs crimes. Cette évocation est suivie d’une lente métamorphose qui atteindra un état paroxystique lors de la scène finale. David Noir entreprend une variation réussie autour du thème de la sexualité: inceste, zoophilie, homosexualité et travestissement sont abordés. Il dénonce ainsi les bien-pensants, ces êtres refoulés. Le texte oscille sans cesse entre légèreté et gravité.
Les comédiens évoluent sur un plateau qui leur sert aussi de loge et s’apparente à une scène« rock» en raison en partie des micros et du rythme des saynètes. La mise en scène, entre lecture et jeu, permet une redécouverte amusante de chansons de variété kitsch. Outre neuf chorégraphies, quatre chansons ont été écrites pour ce spectacle par le pianiste Jérôme Coulomb qui fait une prestation « live» durant la représentation. A noter, la performance de Sonia Codhant qui prête ses traits à Betty. Le spectateur ne pourra qu’être interpellé par ce sujet et sa confrontation avec la nudité très souvent bannie des scènes standard. Bien plus qu’une exposition de leur corps, c’est leur âme que les personnages mettent à nu. Prière de laisser toute inhibition au vestiaire.

Lavoir Moderne Parisien, 35 rue Léon, 75018 Paris

(04/00) rédigé par Marie-Véronique Guilmont

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“De la curiosité enfantine à la pornographie”

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IDOL

Février-Mars 2000

« Les puritains » est un spectacle écrit et mis en scène par un jeune homme, David Noir, qui a étudié la biologie, l’architecture et le cinéma… Est-il alors étonnant que l’«Exhibition» du corps soit au centre de son travail ? Le discours cependant n’est pas vain. Il n’est pas question de montrer pour montrer, Il y a une volonté de faire saisir au spectateur les différentes nuances du nu. De la curiosité enfantine à la pornographie, il s’agit de réhabiliter l’excitation des spectateurs, bannie des scènes standards, renvoyée au classement X ou à certains cabarets de Pigalle. Huit hommes et une femme incarnent l’histoire de nos pulsions et de nos désirs… « Ma main crispée travaille, et joue comme « un harder » de vidéos pornos sur mon écran couleur, Revient devant mes yeux le temps de mes vacances, Frappent les ballons aux cieux des plages de mon enfance, Pousse le transistor pour qu’il joue sa romance, Et me fasse voir Sylvie tombée en panne d’essence. Puis la mémoire chavire, je perds le souvenir des animaux du zoo, des ballades en auto, Arrive ma pudeur, arrive ma puberté, Arrive aussi la peur, et le feu des regrets…”

Hervé Pons

Du 24 au 26 février au Théâtre 95 de Cergy Pontoise, 01 30 38 11 99.

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“ATTENTION, FRAGILE”

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Verso

ARTS ET LETTRES

N°16 octobre 1999

LE THÉÂTRE

ATTENTION, FRAGILE

par Pierre Corcos

Gilles Deleuze et Claire Parnet: «lI y a dans la vie une sorte de gaucherie, de fragilité de santé, de constitution faible, de bégaiement vital qui est le charme de quelqu’un. Le charme, source de vie, comme le style, source d’écrire »- (Entretiens). Enfance, ténuité, délicatesse, éphémère… Notre temps, et ses perpétuelles démonstrations de force, n’y comprend rien. Même au théâtre, il est bien vu d’afficher d’écrasantes et spectaculaires mises en scène, indices d’un établissement solide, affermi dans l’institution Le «culturellement correct » n’a que faire de la fragilité, forcément. David Noir, lui se met totalement en péril: le spectacle dont il est l’auteur, Les Puritains, met directement en scène la sexualité alors même que cynique libertinage et sexologie «savante» d’un côté, puritanisme réactionnaire ou néo-libéral de l’autre, l’instant trouble, fatal, indécis, bouleversant de la rencontre avec le corps des autres semble avoir définitivement échappé à notre perception. Ici, rien d’apprêté, d’habillé (relire à cet égard les pages étonnantes de Roland Barthes sur le strip-tease, dans Mythologies), mais une authentique mise à nu des affects et des corps. Rien d’un spectacle érotique non plus, qui joue sur la figure phallique du corps féminin. Même pas de l’obscène, au sens étymologique de “mauvais présage”, en dépit de l’écriture violemment pornographique de David Noir, car il serait impossible d’affirmer que la pièce, par sa crudité, ne présage rien de bon. Au contraire, dans l’anarchiste mouvance du mouvement -Panique- (Topor, Arrabal), inspirée par un surréalisme aux fulgurantes métaphores, elle nous dit, par une série de scènes courtes (autant qu’il y a de lettres de l’alphabet), la fragilité, l’incertitude, l’instabilité du désir, son bégaiement vital… Malgré l’excellent montage, plutôt cinématographique, de l’ensemble et l’accompagnement musical risqué (kitsch des références), subtil, il demeure comme un “tremblé”, un inachèvement, une gaucherie de cette mise en scène, adolescente, presque enfantine, qui en fait tout le charme. Neuf comédiens s’impliquent totalement dans cette aventure précaire, qu’une brutale interdiction, un malentendu grossier pourraient facilement réduire à néant. Jusqu’à présent, seuls Stanislas Nordey et Joël Dragutin ont su, comme directeurs de théâtre être sensibles à ce type de spectacle. …/…

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