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“C’est l’enfance qui se réveille”

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Chronic’art – Scènes/art – Planches

respublica.fr

LES PURITAINS

* * * *

Une longue table de conférence, des carafes d’eau, deux micros: tout annonce un colloque soporifique. Neuf personnages en noir posent leurs attachés-cases et prennent place. Quelques minutes plus tard, tout ce petit monde baissera culotte et se touchera sans la moindre gêne. Masturbation, fellation, sodomie, nous aurons droit à un catalogue exhaustif ou presque, des pulsions et des fantasmes sexuels, des plus classiques aux plus fantaisistes. La “chose” est déclinée selon un abécédaire surréaliste et musical. Michel Sardou, Sylvie Vartan, Sacha Distel sont invoqués, et ce répertoire un brin désuet retentit de nouveaux accents érotiques. Je veux t’aimer ou Qu’est-ce qui fait pleurer les blondes ne sont pas si naïfs qu’on croyait, pas plus que Sur le pont du Nord ou A la claire fontaine.

En parodiant les films X, en dénonçant la prostitution artistique, en réglant leur compte aux parents abusifs, aux mères castratrices, aux psys voyeurs, aux cultes hypocrites, David Noir et sa bande (sans jeu de mots) font voler en éclats les masques de nombre d’institutions. En mêlant la cruauté extrême et l’humour, ils mettent vigoureusement à nu nos obsessions. Le viol et l’inceste sont des thèmes récurrents. Frapper, jouir, tuer, manger, déféquer, lécher, torturer sont humains. En vidant quelques bouteilles de vin et en dansant, ces dix puritains débridés le montrent sans modération.
Le public est pris violemment à parti, regardé, interpellé, provoqué sans ménagement. Certains mots, plus crus que crus, atteignent leur cible, provoquent une réaction physique: des spasmes de rires fusent, trahissant la surprise d’être ainsi débusqué dans ses replis intimes. Le texte de David Noir fait mouche: chair et organes s’émeuvent, l’esprit s’égare, certains souvenirs resurgissent. Mais cette expérience manquerait de nouveauté si elle se réduisait à une simple provocation. Or c’est l’enfance qui se réveille, sous les coups de cette orgie: la découverte du corps, la curiosité, la solitude et la peur.

En faisant lire à ses acteurs certaines scènes obscènes et loufoques (certaines ne détonneraient pas chez Copi ou Llamas), en adoptant un décalage salvateur, en louvoyant entre les écueils du pathétique et de la vulgarité, David Noir fait naître l’émotion. Sa présence sombre, déchirée, orchestre cet opéra pornographique avec l’énergie de celui qui sait ce que violence veut dire. Saluons pour finir son talent de poète, qui, pour notre plus grande joie, fait rimer “poussette” avec “branlette”.

Valérie Judde

http://www.chronicart.com/scenes/ sortir_planches.asp ?pass=60&Article= 1
30/06/00

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“Provocant, violent, pornographique”

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pariscope

Paris Ile-de-France
du mercredi 21 au mardi 27 juin 2000

Les puritains

Reprise de la comédie de David Noir, «les puritains». Un spectacle provocant, violent, pornographique. «Les puritains» met en scène les pulsions, refoulements et frustrations de chacun d’entre nous. David Noir et la compagnie «la vie est courte » astiquent les cerveaux embourbés dans leurs préjugés.

Lavoir Moderne Parisien. 01.42.52.09.14.

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“La vérité toute nue”

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GARÇONS ? #22

THEATRE

Les Puritains : la vérité toute nue !

Les Puritains sont une révolution qui vient balayer les planches du Lavoir Moderne Parisien. Elément essentiel de l’existence, la sexualité n’en reste pas moins un sujet délicat. David Noir l’a abordé de front, ne reculant pas devant la difficulté. Son langage rythmé et poétique se libère des carcans archaïques pour exprimer une réalité débarrassée de son lot d’hypocrisie et de tabous avec une façon toute particulière de faire résonner son texte qui rappelle tantôt les grandes tirades classiques, tantôt des extraits d’un rap ou d’un rock fort et désespéré. C’est un monde encore largement du domaine du caché, du non-dit et du refoulé que l’auteur met à nu, en utilisant les ressources infinies des mots pour décrire ces maux venus de l’enfance.

 

Cassant au passage ces moules rigides et castrateurs que sont l’éducation ou le théâtre classique, pour exprimer ce qui reste confiné au plus profond de l’être. L’importance accordée à la forme transparaît avec évidence et traduit la force novatrice de cette oeuvre. La mise en scène en symbiose avec le texte veut montrer sans voyeurisme, témoigner sans juger et surtout dire et penser autrement. Autour de l’auteur, huit comédiens interprètent ce texte fort avec un art et une conviction remarquables. Pierre Viguié, Philippe Savoir, Miguel-Ange Sarmiento, Stéphane Desvignes, Sonia Codhant, Jean-François Rey, Jacques Meystre et Jean-Hugues Laleu donnent vie à ce théâtre original et humain qui ne laissera personne indifférent.

Philippe Escalier

Lavoir Moderne Parisien, 15 rue Léon 75018 Paris – mercredi, Jeudi et vendredi – à 21 H à partir du 21 juin – 01 42 52 09 14

David Noir: Nous sommes tous des puritains !

Ce jeune homme brun de 36 ans a écrit une pièce décapante et dérangeante. D’abord crées dans l’anonymat, « Les Puritains » ont suscité un grand intérêt, leur permettant d’investir la scène du Lavoir Moderne Parisien. Et il y a fort à parier que nous n’avons pas fini d’en entendre parler.

Pourquoi avoir écrit « Les Puritains» ?

Ce qui m’excite c’est d’aller à ma recherche. Je veux vivre pleinement et il n’y a pas de vie sans rencontres et pas de rencontres sans connaissance de soi. J’ai voulu écrire pour accumuler les sensations, les matériaux. Pour sortir de cette littérature galvaudée qui oublie la forme pourtant si essentielle comme transmetteur de sensations.

Ton spectacle est tout de même assez violent !

Oui, mais le contact des gens ne l’est-il pas de même ? La rencontre avec un inconnu c’est toujours un peu violent. Il faut parfois quelque chose qui heurte pour happer l’attention et pour interpeller le spectateur.

On a pu dire ici ou là qu’il était impudique ?

Non, c’est le théâtre qui a une pudeur mal placée. Il faut toujours faire de la culture, de l’institutionnel, même si on dit des choses horribles. C’est un état de fait que je veux changer. Personnellement je suis plus attiré par la scène rock, plus vivante, plus inventive. J’aurai horreur de m’asseoir confortablement et de répandre la bonne parole! Je ne veux pas être politiquement correct, ni que mon discours soit dissocié de ce que je fais. Quoi qu’il en soit, je ne fais pas d’exhibition quand je parle de mon intimité, mais je la pratique pleinement quand je joue, L’acteur est un exhibitionniste né, c’est à ce titre que j’aime l’utiliser. «Les Puritains » cultivent cette forme où les comédiens se montrent sans faux semblant. C’est important de pouvoir réfléchir et travailler sur soi, pour vivre et assumer toutes ses contradictions. C’est une condition importante si l’on veut créer autre chose que des narrations fictionnelles comme les arts du spectacle nous les servent encore souvent.

Tu es le contraire d’un romantique ?

Être romantique c’est nier les évidences. Nous avons vécu un siècle de psychanalyse ; quel profit en tire-t-on ? Nous sommes restés dans les mêmes schémas de pensée et d’écriture. Pourquoi faut-il que les stars soient toujours fortes ? Pourquoi les gens sont-ils si souvent poussés à devenir leur propre bourreau en sous-estimant ou en reproduisant les abus que l’on a parfois perpétrés sur eux ? Ceci dit je tiens à avoir une accroche qui permette de «ferrer» les gens. Aller à la rencontre d’un inconnu c’est toujours un peu grossier, un peu déstabilisant, mais cette “violence” est profitable !

C’est un des messages de ta mise en scène ?

L’important c’est que les acteurs intègrent le public. Si dans la pièce, nous sommes alignés face aux spectateurs, ce n’est pas seulement pour casser ce qui est habituel, c’est aussi pour établir un lien avec le public. J’ai pensé cette mise en scène comme un jeu durant lequel l’acteur est libre. Pour moi la scène est l’espace de liberté par excellence.

Lavoir Moderne Parisien, 35 rue Léon 75018 Paris – Renseignements au 01 42 52 09 14 Mercredi, jeudi et vendredi à 21 h A partir du 21 juin 2000
Propos recueilli par Philippe Escalier

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“Théâtre (petit) bateau”

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théâtre

MAGAZINE

LES PURITAINS

THEATRE (PETIT) BATEAU

En croyant dénoncer le puritanisme culturel ambiant, la pièce de David Noir sombre dans l’exploration puérile des désirs les plus convenus. Jusqu’à la débandade.
Les Puritains, texte et mise en scène David Noir, Lavoir moderne parisien, Paris, 18e,
jusqu’à la fin juillet.

Cher David Noir,
Il y a quelques semaines vous m’avez envoyé un courrier, ” à la fois personnel et générique” destiné aux” hommes et femmes journalistes ” dont je suis. J’y ai répondu en allant voir, au Lavoir Moderne Parisien, Les Puritains dont vous signez le texte et la mise en scène. Dans votre lettre, vous sembliez souhaiter que” le rapport presse-artistes ne se fasse pas en catimini derrière les tulles de la bienséance mais en direct “. Je prends donc la liberté de m’adresser directement à vous, que j’ai vu pour la première fois, il y a quelques jours sur scène, dans le rôle d’Harvey, ” le gourou psychanalyste qui abuse de son pouvoir mais qui fut lui aussi un enfant”.
Dans votre lettre ouverte aux critiques, vous écrivez, ” venez vous exciter de notre aventure autant qu’elle nous excite “. J’espère que je ne vais pas vous peiner en vous avouant que, malheureusement, je me suis beaucoup moins excité que vous en voyant vos Puritains jouer à touche-pipi, tout en grignotant des chips, sur des vieux tubes de Sylvie Vartan. Ne croyez pas que j’ai été choqué par la sarabande de sexes mous, triturés devant le nez des spectateurs et autres saillies verbales, tout juste dignes de la cour de récréation d’un collège catho de Passy.
Non. Tout simplement, je n’ai pas aimé votre spectacle. Je m’y suis même ennuyé. Pourtant, je suis venu voir votre pièce dans l’espoir de découvrir une écriture nouvelle, d’être remué par des enjeux scéniques inattendus, de partager avec vos personnages une parole crue et résolument contemporaine. Ne m’écriviez-vous pas que face à vos inquiétants Puritains,” l’institution a toujours globalement traîné la patte, mais un public enthousiaste et concerné est là qui grossit” ? C’était, pour le critique curieux que j’estime être, une promesse de plaisir à partager.
Avant d’entrer dans la salle du Lavoir Moderne Parisien, j’espérais donc moi aussi grossir les rangs de ce public enthousiaste et concerné. Ce ne fut pas le cas. Avant de venir à votre rencontre, j’avais également lu quelques articles louangeurs à votre sujet. Un” spectacle explosif” (Les Inrockuptibles), un” objet traumatique, brûlot manifeste, un joyau dramatique indéniable” “(L’Événement du jeudi). Libération est même allée jusqu’à parler d’une” pièce de théâtre complètement trash que toute la presse plan-plan a détesté “.
Mais revenons à vos gentils Puritains en costume-cravate et slips Petit Bateau. J’ai recherché en vaine matière à controverse dans votre puérile entreprise de pseudo-déstabilisation théâtrale. J’ai eu beau me gratter le crâne pour entrevoir la moindre possibilité de mini bataille d’Hernani version post-moderne, je n’y arrive pas. Où est le scandale, la” subversion réelle, tangible “,” la soif de liberté” que vous revendiquez dans votre” lettre fermée” adressée” aux institutions culturelles françaises” ? Qu’y – a -t-il de si dramatiquement révolutionnaire dans l’exhibition scénique de fantasmes homo ou hétéro qui font régulièrement le bonheur des adeptes beaufs des après-minuit de Canal + et des backrooms de province? Quel message subliminal, à caractère freudien, espérez-vous faire passer, en enfilant les poncifs érotico-bourgeois (papa-maman le-chien-et-moi !) qui alimentent toute la littérature bien baisante des années le-sida-il-ne-passera-pas-par-moi ?En voyant votre spectacle, je me rends compte que les fantasmes de la petite culotte sale, du touche-pipi avec des pincettes et du fais-moi-mal-mais-pas-trop ont encore de beaux jours devant eux. Cher David. Permettez que j’appelle par son prénom un jeune homme dont je connais l’anatomie malmenée, sur scène, par ses petites camarades du catéchisme. Cher David donc, je vous imagine assez intelligent pour ne pas croire qu’il suffit de parler de «poils de pubis», de montrer des guirlandes de testicules ou de mimer une partouze sur scène pour épater le bourgeois ou les adeptes libidineux des clubs échangistes de la campagne française chère à Renaud Camus. L’exhibition obscène et provocatrice n’a de sens au théâtre que si elle va au-delà des clichés esthétiques et commerciaux de la société du spectacle qu’elle entend déflorer. Un viol n’est pas un exercice de style. Au théâtre, il doit être une déflagration pour qu’il ne sombre pas dans le racolage douteux. Ne faites pas semblant de croire qu’on peut traiter sur des sujets jugés, selon vous” épineux par les instances théâtrales” telle l’anatomie du désir et ses multiples refoulements, en ressortant pour la énième fois le catalogue de la Redoute comme Bible de l’apprentissage des gestes de l’auto-érotisme adolescent et autres histoires de mères castratrices et d’enfants qui refusent la dictature phallique des pères.
Vous le savez bien, David. Genet, Pasolini, Koltès, Rez a Abdou et tant d’autres dynamiteurs du théâtre mondial sont allés beaucoup plus loin dans l’exploration subversive des forces obscures du désir et des traumatismes du corps qui jouit ou souffre. La différence avec votre œuvre pré pubère, c’est que leur théâtre avait la trique. La vraie. Pas celle qui se met en scène complaisamment, en adoptant les tics du langage télévisuel (façon Psy Show érotomane !) et les dialogues dopés au Viagra des mal baisés qui peuplent votre théâtre.
Rien de grave au demeurant. Vous n’êtes pas, cher David, le seul créateur à confondre la scène avec le divan de son psychanalyste et le théâtre avec le tout-à-l’égout. Vos Puritains sont de naïfs enfants qui pataugent dans le bac à sable de leur identité sexuelle un jour de pluie et s’imaginent que c’est le déluge. Vous dites que vous avez” l’enfance tenace “. C’est sans doute une qualité. C’est aussi parfois un défaut quand on reste, à 37 ans, au stade du caca-boudin et des slips Petit Bateau dont vos Puritains font au demeurant une publicité très convaincante. L’avenir du théâtre est peut-être, à vous croire, dans la lingerie enfantine 100 % coton.

ACHMY HALLEY (www.theatremag.com>20/06/00)

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Je reproduis ci-dessous la réponse que j’avais retournée à l’époque à M. Achmy Halley, notamment pour sa valeur historique. ?

Il est amusant de constater combien la boule de cristal de ce visionnaire s’est révélée bien embuée en matière d’ “avenir du théâtre”, quand on constate combien le nu et ses “guirlandes de testicules” qui semblaient tant le rebuter alors, ont fait florès 15 ans plus tard, sur les plateaux les plus en vue; sans parler de l’immense scène dédiée à la pornographie, que bon nombre avaient soif de consommer librement, et que s’est révélé être Internet …

De David Noir / Les puritains à Achmy Halley / Théâtre Magazine

Chère petite comète, (on a du souvent te la faire)

Il fait beau, le soleil brille, les enfants vont bien; ça va mercredi, ça va jeudi, ça va vendredi !

C’est moi, David Noir.

Ton adorable article pincé, mon petit critique malmené, ne me semble pas très adroit. J’en suis bien triste. Merci quand même pour tes deux pages mais tu aurais mieux fait de nous ignorer pour ne pas trahir ton trouble; c’eut été plus habile. Moi, tu vois, tu me troubles; je suis heureux de le reconnaître, sans ça je ne t’écrirais pas. Nous avons donc sûrement des accointances cachées, mais je n’irai pas voir lesquelles. Je ne vais néanmoins pas vraiment te répondre, ma petite boule de feu, car ton écriture sent trop le bon élève à son petit magazizine. Tu es quand même un gentil pitre de la plume et tu auras un bon point de ta rédaction. Comme je te le dis, mon chéri douillet, je ne vais pas reprendre tes arguments attendus. Non, je ne vais t’apprendre ni à lire, ni à écrire, ni à entendre, ni à voir. Adresse-toi à tes sensations intimes pour ça. Ma réponse aux petits canailloux délicats de ton espèce est déjà contenue en amont dans mon spectacle, et c’est bien pour ça que tu plonges avidement dans ta logorrhée véhémente. Je veux juste te signifier au passage, que je ne suis pas ton cher David, ni quoi que ce soit pour toi et que si l’envie te prend de t’adresser à moi sur ce ton une nouvelle fois, nous viendrons tous te voir à ton petit journal pour te faire tout plein de gros bisous. Tu sais, comme tout artiste égocentrique, je n’aime pas que l’on me fasse des critiques trop négatives parce que ça me fait tout triste après. C’est gentil par contre de me supposer intelligent, mais je le sais déjà et ça ne m’empêche pas de penser que tu ne l’es pas trop trop, toi. Moi, je n’aime pas te dire des méchancetés, alors j’arrête. Mais quand même, je trouve dommage que la beauté honteuse du touche-pipi qui a certainement fait aussi vaciller la candeur de ton enfance, t’échappe à ce point. C’est peut-être normal; nombre d’entre nous opte pour l’aveuglement à cette période difficile de la vie – trop peur sans doute. Je pense effectivement que tu banderas mieux en terrain reconnu, chez Genet, Koltès ou Pasolini, dont tu me sembles être un authentique découvreur. Un dernier mot encore, ma petite fouine; j’aimerais bien que ce courrier que je t’adresse soit publié sur ton petit site internet, face à ton gros pétard fumant qui doit encore faire des gros Boum Boum dans ta petite tête ; et ce, sans y changer un mot, merci.

Encore un mot (je suis impardonnable); c’est bien rigolo de constater que tu prends bien soin d’ignorer la forme de mon travail, un peu trop élaborée pour que tu la discernes c’est vrai (je suis impardonnable), mais que tu t’attelles férocement au fond ou ce qui te sembles l’être ; et qu’effectivement tout un chacun connait par coeur: le cul, le désir, la douleur, etc… Masturbe donc toi bien dans tes grands auteurs, et tente un enfilage rectal de La Recherche du Temps Perdu, tu m’en diras des nouvelles. Abstiens-toi, si tu veux mon avis, de traiter les membres du groupe de “petites copines”; l’homophobie a mauvaise presse ces derniers temps. Merci au passage pour Sonia dont je n’aperçois pas la chatte dans ta « guirlande de testicules ». La malheureuse t’a manifestement moins accroché. Je ne sais si elle s’en remettra. Tu es donc un vrai, un dur, un pur Puritain comme on les aime; de ceux qui revendiquent le « Toujours plus puissant », l’Original, le Génie, la Trique, la Vie à pleins poumons, et la Queue monumentale. Bref. un amoureux du fantasme sous toutes ses formes, malheureux du banal de la vraie vie, honteux de sa petite tache d’urine au fond de sa culotte, pour qui l’Art a nécessité de rendre l’humain « plus grand » qu’il n’est.

Malheureusement, tu ne vois rien, que ce qu’on t’a appris à voir; tu ne connais que la façade de ce joli théâtre qui t’attire et tu passes a côté de ton intimité fangeuse et délicate que tu méprises. Va donc grand homme ! Va bander comme tu rêves, petit coeur. Le théâtre que j’aime est bien le magnifique tout-à-l’égout que tu décris et les petits canards tout blancs dont tu es, sont bien en peine de tremper leurs plumes dans ses eaux saumâtres. Salut donc, brillante absence, bon vent, et fais toi une jolie queue en pensant à moi ; ça fera peut-être scintiller celle de ta courte comète.

DN.

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